Le parti au pouvoir en République démocratique du Congo a désigné un candidat au poste de vice-président de la commission électorale nationale, décapitée par la démission successive de son chef et de son adjoint à un peu plus d’un an d’une présidentielle incertaine.
Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) a choisi Norbert Basengezi « pour occuper le poste de vice-président de la Céni » (Commission électorale nationale indépendante), a déclaré jeudi le secrétaire-général adjoint de cette formation, Emmanuel Ramazani Shadari.
Ex-gouverneur de la province du Sud-Kivu (est) et ancien ministre, M. Basengezi a été vice-président de la commission électorale ayant organisé en 2006 les premières élections libres au Congo depuis l’indépendance de 1960.
Le bureau de la Céni est censé être représentatif des diverses composantes de la population. Le président est désigné par les représentants des principales confessions religieuses et le vice-président par la majorité.
Rendue publique par voie de presse au cours du week-end, la démission du numéro deux de la Céni, André Mpungwe, n’a pas été annoncée officiellement, contrairement à celle du président de la Commission, l’abbé Apollinaire Malu-Malu. Cette dernière avait été notifiée à la population le 10 octobre par un communiqué de la présidence de la République.
Président de la commission électorale ayant organisé les scrutins de 2006, le père Malu-Malu, malade et indisponible depuis plusieurs mois, a démissionné pour « raison de santé ».
En septembre, le parti dont il était issu avait claqué la porte de la majorité en accusant, comme le fait l’opposition depuis des mois, le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de chercher à tout faire pour contourner l’interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter en 2016.
En septembre, une décision de la Cour constitutionnelle a rendu caduc le calendrier électoral de la Céni qui prévoyait la tenue d’une présidentielle et de législatives fin novembre 2016.
Lundi, le ministre de l’Intérieur Évariste Boshab a indiqué qu’un « dialogue national » pourrait être convoqué « incessamment » par M. Kabila en vue de trouver un « consensus » sur les élections alors que certains hauts cadres du PPRD ne cachent pas leur souhait de voir la présidentielle retardée.
Comme celui du candidat des confessions religieuses à la présidence de la Céni (réprouvé par une Église catholique majoritaire dans la population et très critique du président Kabila), le nom de M. Basengezi doit être adopté par les députés avant d’être validé par le président de la République.
Par Guylain Gustave Moke
WordPress/AFP
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