IRLANDE: Les Deux bouts imprévisibles du référendum Irlandais de démain

Le référendum qui se tient jeudi en Irlande pour décider si oui ou non le pays appliquera le traité européen de stabilité budgétaire ne revêt pas sur le papier un caractère crucial, mais un « non » pourrait remettre encore un peu plus en cause la politique d’austérité dans la zone euro.

Un référendum est toujours un exercice risqué en Irlande où les électeurs avaient rejeté les traités de Nice puis de Lisbonne en 2001 et 2008, menaçant de bloquer l’ensemble du processus de construction européenne. 

Dans les deux cas, un nouveau référendum avait été organisé et s’était finalement soldé par un « oui ».

Cette fois, l’enjeu semble moins important: deux pays européens, le Royaume-Uni et la République tchèque, ont d’emblée refusé de signer le pacte de stabilité budgétaire qui introduit des « règles d’or » et des mécanismes automatiques obligeant les Etats à observer une stricte orthodoxie budgétaire sous la surveillance de leurs pairs, sous peine de sanctions. Et même au sein de la zone euro, l’unanimité n’est pas requise: pour qu’il s’applique, il suffit que 12 pays le ratifient.

Les non-signataires n’y seront pas soumis et pourront toujours choisir de l’adopter par la suite. Selon les derniers sondages effectués en Irlande, le « oui » a de grandes chances de l’emporter. Et même en cas de « non », cela ne bloquerait pas cette fois l’ensemble du processus de ratification », et n’empêcherait pas l’Irlande de bénéficier du reste du plan de sauvetage de 67,5 milliards d’euros qui court jusque fin 2013.

Toutefois, un « non » aurait des conséquences, d’abord sur l’Irlande elle-même. Cela ne risque pas de placer le pays dans une meilleure position pour exiger des concessions de la part de ses partenaires de la zone euro.

Or, rappelle, l’Irlande, pays déjà sous programme d’aide internationale, risque d’avoir à nouveau besoin d’une ligne de crédit d’au moins 12 milliards d’euros en 2014.

Les conséquences du vote irlandais pour le reste de la zone euro sont plus imprévisibles, mais à l’approche des législatives grecques du 17 juin qui pourraient consacrer la victoire de partis opposés à la rigueur, le positionnement des Irlandais pourrait contribuer à rebattre les cartes.

Si l’Irlande vote oui, ce sera un encouragement moral majeur pour la chancelière allemande Angela Merkel après une série de revers politiques.

A l’inverse, le président français François Hollande se saisirait d’un non pour réclamer avec plus de force une nouvelle politique mettant l’accent sur les investissements publics pour combattre le chômage et relancer la confiance des entreprises.

En cas de « non » irlandais, l’opposition à l’austérité pourrait s’enflammer en Grèce, Italie et Espagne et d’autres pays que l’Irlande pourraient décider d’organiser un référendum sur la question.

Mais cela pourrait aussi provoquer la méfiance accrue des marchés, qui risquent de le faire payer aux pays fragiles en suscitant une hausse des taux d’intérêts auxquels ces pays empruntent pour financer leur dette.

Un « non » serait aussi à double tranchant pour les opposants au « tout austérité » en Europe. Tout en leur donnant des arguments démontrant que les peuples rejettent la potion lorsqu’elle est trop amère, cela risque aussi de tuer dans l’oeuf leur espoir de créer un jour des euro-obligations mutualisant les dettes car les tenants de l’orthodoxie budgétaire seront devenus plus méfiants que jamais.

Par Guylain Gustave Moke

Analyste Politique/Journaliste

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SYRIE: La Russie juge « prématurée » toute nouvelle action de l’ONU contre la Syrie

La Russie juge « prématurée » toute nouvelle action de l’ONU contre la Syrie après le massacre de Houla, tandis que le Japon a décidé d’expulser l’ambassadeur de Syrie à Tokyo pour protester contre la tuerie.

« Nous estimons que l’examen au Conseil de sécurité de l’ONU de toute nouvelle mesure pour influer sur la situation est prématurée », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov.

Le diplomate a estimé que « la déclaration à la presse du président du Conseil de sécurité de l’ONU concernant les évènements tragiques à Houla » avait été « un signal assez fort pour la partie syrienne et représente une réaction suffisante du Conseil de sécurité de l’ONU ».

M. Gatilov commentait ainsi les appels du chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle à convoquer une nouvelle réunion du conseil de sécurité de l’ONU.

Le Japon a quant à lui ordonné à l’ambassadeur de Syrie à Tokyo de quitter le pays pour protester contre le massacre de Houla.

« Par cette action, le Japon veut faire état de ses plus vives protestations contre la Syrie. Le gouvernement nippon dénonce non seulement la série de violences, mais aussi les violations flagrantes des droits de l’homme », a souligné un responsable du ministère des Affaires étrangères nippon.

Il a ajouté que le Japon avait pris cette décision « en coordination avec d’autres Etats ». Les Occidentaux ont durci mardi leur position à l’égard du régime du président Bachar al-Assad, Européens et Américains annonçant l’expulsion des représentants diplomatiques syriens dans leur capitale en représailles au massacre de Houla qui a fait 108 morts.

Le président francais, Francois Hollande, l’a dit haut et fort hier que l’option militaire en Syrie ne serait jamais écartée de la table de négociation aussi longtemps que Damas continuerait ses attaques contre les civils.

Par contre, l’administration d’Obama multiplie les rhétoriques contre Damas mais n’envisage pas encore une intervention militaire.

La Syrie est assise sur une zone stratégique geo-politique, dont une intervention militaire, comme en Libye, aurait sans doute des répercussions sur d’Israël, enclavé entre des pays Arabes.

Le président américain, Barack Obama, pointé du doigt par les électeurs americains  »anti-guerre » depuis l’invasion de la Libye par une résolution onusienne tordue 1970, a terni sa réputation d’un  »président diplomate. Une attaque militaire en Syrie, comme auraient souhaité la France et les opposants de Bachar al Assad, diminuerait les chances de sa ré-élection en novembre prochain.

Les analyses indiquent qu’une intervention militaire en Syrie, toucherait le prix du pétrole, ce qui engendrerait une chute inopinée de la croissance économique du monde.

Sur le plan diplomatique, les Etats Unis et la Grande Bretagne se réservent de toute confrontation diplomatique avec la Russie et la Chine, deux grands alliés du régime Syrien.

Contrairement en Libye, l’Otan aurait armé les rebelles contre le régime de Kadhafi. En Syrie, l’Otan tergiverse á l’idée d’une intervention militaire…quand bien certains rapports citent la Grande Bretagne et les Etats Unis, comme donneurs d’armes, aux opposants de Bachar.

Pour l’instant, la possibilité d’une intervention militaire en Syrie semble être trés lointaine mais pas  »impossible ».

Par Guylain Gustave Moke

Analyste Politique/Ecrivain

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AFRIQUE-CPI:  » Charles Taylor »: condamné à 50 ans de prison

L’ancien président du Liberia Charles Taylor a été condamné mercredi par la justice internationale à 50 ans de prison pour des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre commis en Sierra Leone.

« L’accusé est responsable d’avoir aidé et encouragé, ainsi que d’avoir planifié, certains des crimes les plus haineux de l’histoire de l’humanité », a déclaré le juge samoan Richard Lussick lors d’une audience publique devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), à Leidschendam, dans la banlieue de La Haye.

L’accusation avait recommandé le 3 mai une peine de 80 ans de prison contre M. Taylor, premier ex-chef d’Etat condamné par la justice internationale depuis le tribunal militaire de Nuremberg qui jugea les dignitaires nazis. La défense estimait la peine recommandée « disproportionnée et excessive ».

« Les effets de ces crimes sur les familles des victimes, ainsi que sur la société en général on été dévastateurs », a ajouté le juge Lussick : « la chambre a vu de nombreux survivants pleurer lors de leurs témoignages » devant le TSSL.

Charles Taylor, 64 ans, purgera sa peine en Grande-Bretagne en vertu d’un accord avec le TSSL, qui ne prononce pas de peine de prison à vie, mais fixe un certain nombre d’années de prison. Huit accusés du TSSL ont déjà été condamnés à Freetown à des peines allant de 15 à 52 ans de prison.

Président de la Sierra Leone de 1997 à 2003 et arrêté en 2006 au Nigeria, Charles Taylor avait été reconnu coupable le 26 avril de onze chefs de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, dont viol, meurtre et pillage, commis entre 1996 et 2002 en Sierra Leone.

Si elles souhaitent interjeter appel du jugement et/ou de la peine infligée, la défense et l’accusation peuvent le faire au plus tard 14 jours après avoir reçu le texte complet de la décision sur la peine. Ce processus pourrait prendre plusieurs semaines.

M. Taylor a, selon les juges, « aidé et encouragé » une campagne de terreur visant à obtenir le contrôle de la Sierra Leone, dans le but d’exploiter ses diamants, pendant une guerre civile qui avait fait 120.000 morts entre 1991 et 2001, marquée par des nombreux actes de cannibalisme et mutilations.

En fournissant aux rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (RUF) armes et munitions en échange de diamants, l’ex-président libérien a joué un rôle « crucial » dans les crimes commis par ces derniers, selon les juges.

Le procès de Charles Taylor s’était ouvert le 4 juin 2007 et achevé le 11 mars 2011.

Par Guylain Gustave Moke

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EGYPTE:  »Présidentielle »: Mohammed Morsi tente de seduire les chrétiens coptes

Le candidat des Frères musulmans à la présidentielle égyptienne a cherché mardi à rassurer les chrétiens et les femmes face à une possible victoire d’un islamiste dans cette élection, marquée par l’attaque la veille du QG de son rival, Ahmad Chafiq. 

« Nos frères chrétiens, pour le dire très clairement, sont des partenaires nationaux et ont des droits complets, comme les musulmans », a déclaré Mohammed Morsi en direction des Coptes (6 à 10% de la population).

Les chrétiens d’Egypte, largement favorables à M. Chafiq, musulman mais de culture politique laïque, redoutent de voir les discriminations dont ils se plaignent renforcées en cas de victoire d’un islamiste.

Le candidat des Frères a aussi promis de « ne pas imposer aux femmes de porter le hijab », ou voile islamique, une revendication des femmes coptes mais aussi d’une minorité de musulmanes.

Lundi soir, la campagne a pris un tour violent avec la mise à sac du QG de M. Chafiq, le dernier Premier ministre du président déchu Hosni Moubarak, faisant redouter d’autres tensions à l’approche du second tour de la présidentielle les 16 et 17 juin.

L’intérieur de la villa où siège l’équipe de campagne de M. Chafiq a été saccagé, avec des meubles, des vitres, des portes ou encore des ordinateurs brisés. Un petit garage extérieur utilisé comme entrepôt pour des tracts et des affiches du candidat a quant à lui été incendié.

Quatre personnes arrêtées près du QG ont été présentées au Parquet général et la sécurité a été renforcée autour de la villa, a indiqué une source de sécurité.

« Les locaux vont être remis en état et M. Chafiq va continuer de les utiliser pour mener sa campagne », a indiqué un de ses partisans, Ahmed Abdel Ghani.

Les partisans du candidat accusent ses adversaires islamistes et issus des groupes de jeunes qui ont mené l’an dernier la révolte contre M. Moubarak d’être derrière cette attaque.

Une partie de la presse s’interrogeait toutefois sur les circonstances et le mobile de cette opération contre des locaux visiblement mal protégés malgré leur caractère sensible.

« Cet incendie suscite des interrogations, et certains se demandent si M. Chafiq ne pourrait pas en profiter pour augmenter sa popularité », écrivait le quotidien indépendant al-Chourouq, en parlant d’une attaque « entourée de mystère ».

Des heurts ont aussi brièvement opposé dans la soirée de lundi un millier de manifestants anti-Chafiq et des individus en civil sur la place Tahrir, site emblématique de la révolte contre M. Moubarak début 2011.

La presse égyptienne redoutait de voir le second tour entre un islamiste conservateur et un ancien du régime Moubarak issu de l’appareil militaire se traduire par de nouvelles tensions.

« Le deuxième tour Morsi-Chafiq attise le feu de la colère », relevait al-Chourouq.

Le gouvernement a affirmé mardi « être neutre vis-à-vis de tous les candidats et ne pencher vers aucun d’entre eux », a indiqué le secrétaire d’Etat au Développement local Mohammed Attiya, à l’issue d’une réunion entre le Premier ministre Kamal al-Ganzouri et les gouverneurs.

Cette élection présidentielle historique, la première depuis la chute de M. Moubarak en février 2011, s’était jusqu’ici déroulée sans incident majeur.

Les deux candidats cherchent depuis plusieurs jours à élargir leur base électorale, notamment auprès des jeunes et des libéraux, en jurant fidélité aux idéaux de la « révolution » de 2011 et en promettant de gouverner au nom de tous les Egyptiens.

L’armée, qui dirige le pays depuis la chute de l’ancien président, doit céder le pouvoir aux civils avant la fin juin, une fois le nouveau chef de l’Etat élu.

Par Guylain Gustave Moke

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GRANDE-BRETAGNE: Julian Assange perd son procés d’extradition

La Cour suprême de Grande-Bretagne a confirmé ce matin la décision d’extrader le fondateur du site WikiLeaks Julian Assange  vers la Suède, où il est soupçonné d’agressions sexuelles. Les sept juges du jury de la plus haute juridiction britannique ont pris leur décision par cinq voix contre deux.
Arrêté en décembre 2010 en Grande-Bretagne puis assigné à résidence, Julian Assange est réclamé par la justice suédoise, qui veut l’interroger sur les accusations lancées par deux femmes qui avaient travaillé comme bénévoles pour WikiLeaks.

Ses avocats contestaient la légalité du mandat d’arrêt européen émanant de Suède au motif qu’il a été délivré par un procureur, et non par un juge neutre ou par un tribunal. Julian Assange, qui dément les allégations de ses accusatrices suédoises, peut encore saisir la Cour européenne des droits de l’homme.

Après le feu vert de la Cour suprême, l’extradition de Julian Assange aurait pu théoriquement intervenir sous dix jours, sauf si l’Australien avait décidé de se pourvoir devant la Cour européenne des droits de l’Homme de Strasbourg.

Mais les avocats de l’Australien ont obtenu de la Cour suprême un délai de 14 jours pendant lequel ils vont pouvoir présenter une demande de réouverture du dossier, un rebondissement totalement inattendu.

Ils ont justifié cette requête par le fait que le jugement de la Cour suprême faisait référence à des éléments qui n’avaient pas été évoqués à l’audience.

Julian Assange, 40 ans, ne s’est pas présenté au tribunal pour entendre ce jugement, prononcé après 18 mois de saga judiciaire au Royaume-Uni. Selon un de ses partisans, « il avait décidé de venir, avec sa mère (Christine Assange, qui a fait le déplacement depuis l’Australie), mais ils ont été bloqués dans les embouteillages ».

L’audience devant la Cour suprême n’a duré que quelques minutes, pendant lesquelles le président du tribunal a simplement lu le jugement en présence des juges.

Par Guylain Gustave Moke

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FRANCE-AFRIQUE: Hollande définit les principes de sa diplomatie africaine

Deux semaines après son entrée en fonction, François Hollande a détaillé mardi, à la faveur d’une visite du président béninois Thomas Boni Yayi, les grands principes du nouveau partenariat « équilibré » qu’il veut instaurer avec le continent africain.

Même si le mot de « rupture » est surtout associé à son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, le nouveau président l’a largement repris pendant sa campagne. En matière de relations avec l’Afrique, il veut rompre avec les pratiques contestées de diplomatie parallèle de la « Françafrique », qui ont empoisonné les liens entre Paris et ses ex-colonies depuis les années 60.

La première étape de ce changement annoncé s’est traduite dans les mots lors de la formation du premier gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Le ministère délégué à la Coopération y a été abandonné au profit d’un ministère délégué au Développement, attribué au député européen écologiste Pascal Canfin.

François Hollande y a ajouté un deuxième signe mardi en faisant du chef de l’Etat béninois et patron en exercice de l’Union africaine (UA), Thomas Boni Yayi, son premier invité africain sous les ors de l’Elysée.

« C’est un double symbole », a commenté le nouveau président français devant son hôte, « d’abord de reconnaissance de ce qu’est la démocratie béninoise, qui est exemplaire dans le continent, et un symbole également de la considération que je porte à l’Union africaine ».

Il y a cinq ans, Nicolas Sarkozy avait, lui aussi, affiché sa volonté de tordre le cou aux réseaux et aux pratiques « du passé ». Mais, malgré la renégociation de accords de défense qui ont souvent servi à justifier le rôle de « gendarme de l’Afrique » de la France, son action a été brouillée par sa proximité avec certains dirigeants, ceux du Gabon notamment, ou le rôle mystérieux de certains intermédiaires comme l’avocat Robert Bourgi.

Désireux, à son tour, de tirer un trait définitif sur certaines de ces « pratiques », M. Hollande a donc détaillé mardi les « principes » qui, a-t-il promis, régiront dorénavant les liens de la France avec l’Afrique.

« D’abord le principe de bonne gouvernance, c’est-à-dire du développement de la démocratie partout en Afrique », a-t-il dit. Puis la mise en place d’un « pacte de croissance et de développement » pour le continent africain et sa « reconnaissance » dans des instances comme le G20, a-t-il ajouté.

François Hollande a enfin rappelé son attachement à la « stabilité » et à la « sécurité » de l’Afrique. Mais en se gardant de toute ingérence. Evoquant la situation préoccupante du Mali, coupé en deux par l’action de groupes islamistes et touaregs, il a soumis toute action française à un mandat des Nations unies. Comme l’avait fait M. Sarkozy en Côte d’Ivoire en 2011.

« Nous ne ne voulons pas rentrer dans un principe d’ingérence », a résumé le président. La France « n’a pas vocation à intervenir directement » en Afrique, a insisté le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dans un entretien au quotidien Le Monde.

Thomas Boni Yayi s’est déclaré « extrêmement satisfait » de la ligne fixée par son hôte et de sa volonté de ne plus « donner de leçons » aux Africains. « L’Afrique est décidée à se prendre en main », lui a-t-il assuré.

Interrogé par la presse, François Hollande s’est gardé de préciser si ses trois « principes », notamment celui de démocratie, étaient susceptibles d’affecter les relations de la France avec certains pays comme le Gabon, le Congo ou la Guinée équatoriale, dont les dirigeants sont mis en cause dans des procédures judiciaires françaises visant leur patrimoine.

« J’ai dit les principes qui devaient être les nôtres et je les rappellerai autant que nécessaire », s’est-il contenté d’indiquer.

Par Guylain Gustave Moke

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FRANCE:  »Excision »: Un couple guinéen traduit en justice en France

Un couple d’origine guinéenne comparaît à partir de mardi devant les assises de la Nièvre pour l’excision de ses quatre filles, une coutume ancestrale pratiquée dans près d’une trentaine de pays d’Afrique mais interdite en France en tant qu’elle se traduit par une mutilation.

Les deux parents, arrivés en France à la fin des années 1980, sont poursuivis pour « complicité de violence volontaire ayant entraîné une mutilation sur une mineure de moins de 15 ans par un ascendant ». Ils encourent une peine de 15 ans de réclusion criminelle.

Une première information judiciaire avait été ouverte en 2005 pour les deux filles aînées, aujourd’hui majeures, et une seconde en 2009 concernant les cadettes, actuellement âgées de 11 et 13 ans. Les deux dossiers ont été joints depuis.

En septembre 2005, à l’occasion d’une opération de l’appendicite de l’aînée, alors âgée de 14 ans, le personnel de l’hôpital de Nevers s’aperçoit qu’elle a été excisée et le signale aux autorités. Lors de l’examen des quatre soeurs par un médecin, il apparaît que les deux aînées ont été victimes d’une excision, ce qui n’est pas encore le cas des deux cadettes.

Entendu par les enquêteurs, le père déclare d’abord ne pas savoir qui a excisé ses filles, avant de mentionner une femme qui aurait pratiqué l’excision au domicile familial en son absence et celle de son épouse. Il dit également ignorer que l’excision est interdite en France et que celle-ci a été pratiquée sans son accord. De leur côté, les filles déclarent ne « se souvenir de rien » et « ne jamais avoir quitté la France ». Les deux parents sont placés sous contrôle judiciaire en 2005.

Le 8 janvier 2009, le service pédiatrie de l’hôpital de Nevers signale que la plus jeune des filles, alors âgée de 7 ans, vient d’être admise pour « d’importants saignements d’origine vaginale ». L’enfant, victime d’une « tentative d’excision », selon les examens médicaux, refuse d’indiquer ce qui s’est passé. A cette occasion, il ressort que l’autre soeur cadette a également été excisée entre 2005 et 2009.

Une nouvelle fois, les parents affirment « tout ignorer de cette excision ».

L’expertise psychologique des deux filles cadettes conclura à une soumission « totale à l’autorité familiale », « l’excision étant un sujet tabou dans la famille.

Avant d’être victime d’un accident vasculaire cérébral en 2003, qui le laisse « gravement invalide », le père, 54 ans, exerçait la profession de marabout, son épouse, 44 ans et sans profession, s’occupant du foyer. Leur avocat, Me Guillaume Valat estime que « plutôt que de contester les faits, il s’agit d’expliquer le pourquoi et le contexte culturel », a-t-il déclaré.

« Cette affaire est une première dans la mesure où les parents ont été avertis en 2005 avant de recommencer », selon Me Linda Weil-Curiel, avocate de la Commission pour l’abolition des mutilations sexuelles (Cams), qui s’est constituée partie civile. Selon elle, « une quarantaine » d’affaires de ce type ont été jugées en France.

L’excision une coutume ancestrale en Afrique continue d’être pratiquée malgré d’importantes campagnes de sensibilisation et des lois de plus en plus répressives. Cette mutilation traditionnelle des filles consiste en une ablation totale ou partielle du clitoris, des petites et parfois des grandes lèvres à l’entrée du vagin. Le nombre de femmes excisées en France n’est pas connu. Selon une estimation de l’Institut national des études démographiques (Ined) donnée en octobre 2007, il y avait en France en 2004 environ 50.000 femmes adultes excisées, des migrantes ou femmes nées en France de parents originaires d’Afrique. Cette même étude chiffrait leur nombre à 140 millions dans le monde.

Le procès doit durer jusqu’à vendredi.

Par Guylain Gustave Moke

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BIRMANIE:  » Aung San Suu Kyi »: Attendue á Bangkok et l’Europe aprés 24 ans

La chef de file de l’opposition birmane Aung San Suu Kyi est attendue mardi à Bangkok pour une visite de plusieurs jours, premier voyage à l’étranger depuis 24 ans de l’icône mondiale de la démocratie, enfin à même de renouer un lien avec l’extérieur.

Ennemie publique numéro un de la junte jusqu’à la dissolution de celle-ci en mars 2011, la lauréate du prix Nobel de la paix est désormais une personnalité majeure de la scène politique birmane, leader du premier parti de l’opposition, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

Après avoir été enfermée à Rangoun et avoir refusé de quitter le pays de peur de ne jamais pouvoir y revenir, elle va goûter pour la première fois depuis 1988 à une authentique liberté de mouvement. Et elle témoignera du même coup de sa confiance dans les réformes entreprises par le nouveau régime, d’anciens militaires réformateurs avec lesquels elle a décidé de travailler, au premier rang desquels le président et ex-Premier ministre de la junte, Thein Sein.

« Elle a confiance dans sa situation et dans le processus de réconciliation et de réformes politiques en cours », a estimé Pavin Chachavalpongpun, chercheur au Centre d’études sur l’Asie du Sud-Est de l’université de Kyoto, au Japon.

Son voyage confirme aussi qu’elle dispose du soutien de ceux qu’elle a si longtemps combattu, et qui attendent d’elle aujourd’hui qu’elle participe au retour de la Birmanie sur la scène internationale.

« Avant que les sanctions ne soient levées, le gouvernement a besoin de légitimité comme jamais, donc c’est ce qu’il attend du voyage de Suu Kyi », a ajouté Pavin, la décrivant comme « une ambassadrice de bonne volonté » du régime de Naypyidaw.

La députée, 66 ans, rencontrera la Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra à une date encore non précisée, a indiqué le secrétaire général de la chef du gouvernement, Thawat Boonfeung.

Mercredi, elle se rendra dans la province de Samut Sakhon, au Sud de Bangkok, pour rencontrer des immigrés birmans, ont précisé de leur côté des ONG spécialisées. Une façon pour elle « de renouer un lien brisé avec ceux qui vivent à l’extérieur du pays », selon Pavin.

Les Birmans représentent 80% des deux millions d’immigrés enregistrés en Thaïlande. Bien d’autres y vivent sans papiers, et beaucoup sont victimes d’exploitations en tout genre dans un pays qui dépend lourdement de la main d’oeuvre étrangère.

Suu Kyi devrait également se rendre dans le Nord de la Thaïlande où une dizaine de camps de réfugiés abritent depuis des années quelque 100.000 Birmans, chassés de leur pays par les combats entre l’armée et des rebelles de minorités ethniques.

Elle s’exprimera enfin au Forum économique mondial pour l’Asie de l’Est auquel participeront de nombreuses personnalités, dont des chefs d’Etat de la région.

Thein Sein aurait également dû assister au Forum. Mais il a annoncé lundi avoir reporté sa visite à la semaine prochaine. Sans doute pour éviter que la « Dame » de Rangoun ne lui subtilise les flashes des photographes dans une capitale thaïlandaise suspendue à ses moindres faits et gestes.

Placée pour la première fois en résidence surveillée en 1989, Suu Kyi a passé au total 15 ans privée de liberté, avant d’être finalement libérée en novembre 2010. Elle a reçu début mai son premier passeport depuis 20 ans.

Ce premier voyage accompli, elle effectuera mi-juin une tournée historique en Europe lors de laquelle elle prononcera à Oslo le discours qu’elle n’avait pas pu donner lorsqu’elle avait reçu son prix Nobel, en 1991.

Elle se rendra aussi notamment en Grande-Bretagne, où elle a fait ses études et vécu plusieurs années avec son défunt mari et ses enfants. Avec l’insigne honneur de s’exprimer devant les parlementaires des deux chambres, à Londres, le 21 juin.

Par Guylain Gustave Moke

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RUSSIE: Nouvelle vague des arrestations d’opposants

Les autorités russes ont procédé mardi à de nouvelles arrestations d’opposants accusés de violences contre les policiers au cours de la manifestation du 6 mai contre l’investiture à la présidence de Vladimir Poutine, a annoncé le comité d’enquête.

Andreï Barabanov, sans emploi et Maxime Louzianine, propriétaire de plusieurs entreprises dans la région de Moscou, sont accusés « d’avoir traversé un cordon de police, frappé des policiers à coup de pied et d’avoir pratiqué des prises d’étranglement » à leur encontre, a précisé le comité dans un communiqué.

Les arrestations dans le cadre d’une enquête pénale ouverte pour « troubles massifs à l’ordre public » et « recours à la violence contre des représentants de la force publique » ont commencé la veille avec l’arrestation d’une jeune femme, Alexandra Doukhanina, 18 ans, soupçonnée d’avoir jeté des pierres sur des policiers.

L’un des leaders de l’opposition, Alexeï Navalny, a dénoncé mardi dans son blog cette arrestation, jugeant que les preuves n’étaient pas suffisantes pour que la jeune femme soit écrouée.

Des images vidéo diffusées sur internet montrent la jeune femme en train de jeter un objet lourd. « Il n’y a aucune preuve que cette pierre a atteint quelqu’un et a causé préjudice. Les faits manquent pour que la personne soit écrouée », a souligné Alexeï Navalny. « Nous avons des millions de preuves d’actes illégaux de la part des policiers qui ont représenté plus de danger qu’une jeune de 18 ans avec sa pierre », ajoute-t-il.

La police a accusé les manifestants de violences, alors que l’opposition dénonce de son côté la présence de provocateurs et affirme que la police avait bloqué l’accès à une place où devait déboucher la marche, créant la panique dans la foule.

Des manifestants avaient jeté des morceaux de bitume sur des policiers anti-émeute alors que ces derniers frappaient des manifestants avec des matraques et traînaient par terre des opposants interpellés.

Plusieurs centaines de personnes avaient été interpellées pendant cette manifestation et dans les jours qui ont suivi lorsque des opposants organisaient des sit-in dans le centre de Moscou.

Par Guylain Gustave Moke

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SCIENCE-INFORMATIQUE: Decouverte d’un virus:  »Cyber-arme »

L’éditeur russe de logiciels antivirus Kaspersky Lab a annoncé avoir identifié un nouveau virus informatique au potentiel destructeur inégalé, utilisé comme une « cyber-arme » contre plusieurs pays.

La société, l’un des premiers producteurs mondiaux d’anti-virus, a indiqué dans un communiqué avoir découvert le virus, connu sous le nom de Flame, lors d’une enquête lancée par l’Union internationale de Télécommunications (ITU). 

Le virus « est actuellement utilisé comme une cyber-arme dans une série de pays », explique Kaspersky Lab dans ce communiqué publié lundi soir, précisant qu’il était employé à des fins de « cyberespionnage ».

« La complexité et la fonctionnalité du programme récemment détecté dépassent celles de toutes les autres cybermenaces connues à ce jour », souligne la compagnie.

Ainsi, Flame est « vingt fois plus important que Stuxnet », un virus détecté en 2010 et utilisé contre le programme nucléaire iranien, précise-t-elle.

Selon Kaspersky, Flame « peut voler des informations importantes, pas uniquement contenues dans les ordinateurs, des informations sur des systèmes visés, des documents archivés, des contacts d’utilisateurs et même des enregistrements audio de conversations ».

La société ne dit pas contre qui le virus est utilisé, mais indique avoir commencé à enquêter après une série d’incidents avec un autre virus, encore inconnu, qui supprimait des informations sur des ordinateurs dans la région d' »Asie de l’Ouest ».

Selon des médias occidentaux, Flame aurait été utilisé pour attaquer le ministère du Pétrole iranien et le principal terminal pétrolier d’Iran. « Des découvertes préliminaires indiquent que ce logiciel malveillant était dans la nature depuis plus de deux ans, depuis mars 2010 », indique Kaspersky Lab.

Après les virus Stuxnet et Duqu, un autre programme semblable, Flame marque « une nouvelle étape » dans la cyberguerre, « et il est important de comprendre que de telles cyberarmes peuvent facilement être utilisées contre n’importe quel pays », a déclaré Evgueni Kaspersky, directeur général.

Si la fonctionalité de ce virus s’avérait plus dévastatrice qu’espérer, nous serons tous exposés au risque d’un  » Cyber-Armagguedon » dans un proche avenir, dans le domaine logiciel.

Par Guylain Gustave Moke

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